Italienne d’origine, je suis arrivée en France, après une maîtrise de lettres et histoire de l’art, pour me spécialiser en Muséologie à l’école du Louvre. Puis direction les Etats-Unis pour un M.A en Museum Studies (merci la bourse Fulbright). Me voilà “muséologue”, sans demeure tout à fait fixe, embarquée dans des aventures intellectuelles et créatives, contribuant à des études de programmation, à des projets d'architecture, de scénographie, à des réflexions collectives et fondatrices, à des explorations sans fin du sens des musées… ; une histoire qui dure depuis plus de 25 ans. J’accompagne en tant que muséologue et muséographe grands et petits projets de musées, équipements culturels et sites patrimoniaux, expositions et projets culturels, en France et à l’étranger.


Comme toute relation, des hauts et des bas. Je m’extasie, je m’énerve, je me calme, je me perds, je me retrouve. Ma seule certitude, c’est que l’expérience muséale ne rime pas avec “instruction” mais avec “augmentation”. Cela n’exclut pas l’apprentissage mais l’inclut dans un objectif bien plus large. Entrer au musée en se sentant accueillis, et en sortir en se sentant plus ancrés dans soi-même et dans le monde. Lieu de connection, de résonance, de reconnaissance d'altérité, de liberté. Comme un livre, comme une forêt.
Si “muséographie” reste une définition discutée et un métier au périmètre mouvant - malgré des efforts compréhensibles de le stabiliser - il y a quelques bonnes raisons. C’est un métier d’interface, dont l’essence se situe au croisement de plusieurs champs et compétences. Il évolue (ou régresse) selon les enjeux que la société, la politique et l’économie font porter aux musées et à la culture. Dans ma définition :

C’est une étape essentielle d’un projet de musée La “muséographie” accompagne le processus de transformation du discours (contenu) en parcours (physique). C’est le courroi de transmission - à double direction - entre les conservateurs et les architectes-scénographes, entre la commande et la création. | C’est du sur-mesure. Chaque projet est unique et appelle sa propre réflexion. Les “bonnes pratiques” sont nécessaires, et insuffisantes. L’essence du métier réside dans la capacité à saisir l’enjeu fondateur du projet et exprimer clairement des intentions qui inspirent et structurent le travail des concepteurs. | C’est le premier acte d’engagement entre le musée et ses publics. Première formalisation de la vision d’un commanditaire, nourriture et matière pour les architectes et scénographes, la muséographie a une responsabilité de forme et de fond sur la transmission des contenus aux visiteurs. |
C’est la première déclaration d’une posture et d’une ambition. Le travail interroge, inspire, positionne. Il est au service d’une posture. Car un musée n’est jamais neutre, mais le reflet de nous-mêmes et de nos valeurs. C’est ce reflet qu’il nous appartient de questionner, de transformer et de partager. | C’est une démarche vivante en co-construction. Elle s’adapte, se réinvente, se construit dans la relation entre les objectifs, les contextes, les acteurs et les évolutions sociétales. Dans un temps ;nécessaire, et dans (parfois malgré) les règles. La qualité du processus, de la richesse de la réflexion, le dialogue maïeutique avec les commanditaires, les scientifiques, les architectes, sont ses fondamentaux. | Elle exprime des objectifs et non des moyens. Le but ultime est bien sûr celui de produire des outils au service des maîtres d’ouvrage et des maîtres d'œuvre, mais la rigueur des préconisations dépend entièrement de la clarté des objectifs. Accompagner la création architecturale et scénographique est un acte de cadrage sensible, et non un geste autoritaire à sens unique: savoir orienter sans figer, accompagner sans contraindre, inspirer, établir une vision, puis approfondir le détail au bon moment. |